dimanche 15 septembre 2013

Un survivant du Quartier Léopold

Face au square Frère-Orban, au 40 rue de l’Industrie, se trouve un bel hôtel de maître de style classique. C'est un des rares bâtiments encore debout représentatif de la première urbanisation du Quartier Léopold, quartier bourgeois construit à partir de 1840 en vue de « l’agrandissement et l’embellissement de Bruxelles ». La grande majorité des bâtiments d’origine du quartier ont étés progressivement démolis, en particulier depuis les années 1950-1960 qui ont entamé sa mutation en zone essentiellement administrative. Aujourd’hui, il accueille la plupart des bureaux des institutions européennes et toute la pression immobilière qui l’accompagne. Dans ce contexte, le bâtiment de la rue de l'Industrie est un « survivant » et, avec une centaine d’autres bâtiments répartis sur Bruxelles et Ixelles, est inscrit à l’inventaire légal du Quartier Léopold. Malheureusement, l’inscription à cet inventaire ne constitue pas, en soi, une protection. Au mieux s’agit-il d’une forme de « sonnette d’alarme » en cas de demande de permis.

L'élégant hôtel de maître au 40 rue de l'Industrie
Selon des riverains (oui, il y a encore des habitants dans le quartier !), l’hôtel de maître posséderait une décoration remarquable et serait même pourvu d’un petit théâtre, lui-aussi remarquable.

Malheureusement, le bâtiment est victime d’un abandon prolongé depuis plusieurs années. Aux dernières nouvelles, il aurait été mis en vente à la mi-2009 mais, depuis lors, il reste vide. Cet état est préoccupant car le manque d’entretien risque d’amener à une détérioration des éléments intérieurs remarquables. Et ce genre de dégradation risque à son tour de déboucher sur une demande de permis d’urbanisme de rénovation « lourde », voire carrément de démolition.

La porte surmontée du balcon. On notera le motif de ferronerie qui se répète aux fenêtres

Vu les qualités indéniables et reconnues de ce bâtiment, Pétitions-Patrimoine a dès lors demandé à la Région bruxelloise d’entamer une procédure de classement du bâtiment. Parallèlement, nous avons demandé à la Ville de Bruxelles de dresser le constat d’abandon afin de mettre en œuvre la taxe sur les immeubles abandonnés, dans l’espoir d’inciter le propriétaire à entretienne à nouveau son bien comme il le mérite et à lui trouver un occupant, meilleur gage d’un entretien continu du bien.