jeudi 9 août 2012

A l'abandon - 06

La série « A l’abandon » a pour but de mettre en lumière certains bâtiments laissés manifestement à l’abandon depuis quelques temps. Il ne s’agit pas spécialement de bâtiments pour lesquels Pétitions-Patrimoine a entrepris une action spécifique, bien que, si c’est le cas, nous l’indiquerons. Il ne s’agit pas non plus toujours de bâtiment faisant l’objet d’une menace directe. Non, il s’agit, ici, de dresser un constat et de se demander pourquoi des bâtiments d’une telle qualité architecturale sont laissés anormalement vides pendant plusieurs mois ou années.

Si vous même, vous connaissez un cas d'immeuble de qualité laissé à l'abandon, n'hésitez pas à nous en faire part. Contactez-nous
 
Rue Lambert Crickx 14 à Anderlecht

Ce bâtiment ouvert à tout vent est situé dans le quartier de Cureghem à Anderlecht et nous a été signalé par une voisine. Il s’agit d’un intéressant petit immeuble à appartement sur rez-de-chaussée commercial. De style éclectique, il incorpore divers éléments Art Nouveau : sgraffites, taille de certaines pierres bleues, petites consoles de corniche. L’intérêt de cet immeuble réside aussi dans le dessin soigné de sa façade qui par ses retraits et divisions met en exergue la verticalité du bâtiment.

L’immeuble date probablement des années 1910, époque où la rue fut tracée à l’emplacement de l’ancienne Ecole Vétérinaire qui déménagea, non loin de là, à l’emplacement qu’on lui connaît actuellement à la bien nommée rue des Vétérinaires. Malheureusement, ce bâtiment remarquable et classé constitue aujourd'hui aussi un beau cas d'abandon, mais c'est une autre histoire...

Le triste état actuel de la façade

L’immeuble semble abandonné depuis plusieurs années mais, à notre connaissance, était encore en bon état avec ses fenêtres intactes à la mi-2009. Il semble donc avoir subi des dégradations relativement récentes et le fait de voir une bonne partie des fenêtres brisées indique un acte de vandalisme délibéré qui risque d’accélérer la ruine du bâtiment. Quoi qu’il en soit, on peut en tout cas craindre que, comme souvent, les boiseries et châssis seront les premiers à souffrir du manque de protection et d’entretien et seront les premiers à être sacrifiés si une rénovation peu réfléchie intervient. Il serait particulièrement dommage de voir disparaître les châssis d’origines dont la fine division des impostes joue un rôle important dans l’esthétique de la façade.

Dans la même série, voir aussi :
A l'abandon - 01 (boulevard Wahis, 35)
A l’abandon - 02 (boulevard Jaspar 102 et 103)
A l’abandon - 03 (chaussée d’Alsemberg 323)
A l'abandon - 04 (rue Paul Devigne 5)
A l’abandon - 05 (chaussée de Wavre 308 – Maison Hap)